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GîTE occupé par Fabienne Swiatly - du Mardi 4 mars 2008 au Mardi 3 juin 2008

Pendant trois mois raconter ma relation
à la prise de notes. Retrouver, relire, scanner, photographier,

déplier tout ce que j'ai annoté.
 
Donc ici commence pour de bon mon gîte d''étape : 

1 - Je note

J'annote (sans objet)

Noter pour éprouver avant de prouver

Noter sans chercher l'effet

Garder le tremblement de l'instant

Garder l'(in)suffisance

Noter ici comme je le fais souvent - partout -   sur des cahiers

                                                                         des fichiers

                                                                         des photos

                                                                         des carnets

                                                                         des feuilles

                                                                          des livres

Noter sans développer. Sans tentative de rattrapage sauf celle de l'orthographe. Quoique.

Oser se livrer avec cet aveu de l'orthographe et la grammaire douteuses (ou très personnelles).

Quand je note, je me fiche de cela  : la syntaxe et le mot propre.

Oui mais, la note n'est pas faite pour être lue, partagée.

Tant pis. Accepter. Ecrire dans l'élan du geste et de la pensée en cours.

Sinon je risque d'écrire un journal. Et le journal ne me va pas.

Quelques tentatives exténuées (pourquoi ce mot ?) d'en tenir un, mais le dégoût à la lecture.

L'absence de plaisir à l''écriture.

Puis l'abandon. 

Ai seulement conservé un journal écrit à 16 ans. Très décevant.

Conservé la plupart de mes carnets souvent inachevés.

Certains de ces carnets sont devenus en cours de route agenda ou bloc-notes.

Carnets déviés - dévoyés.

Visuellement les notes me plaisent bien. L'espace page occupé différemment.

Plus (more) de désordre, d'en cours, de pas fini, plus de traces.

La note est un des rares écrits que je fasse encore avec un stylo ou un crayon. 

J'aime y ajouter des croquis, des photos, des collages faits à la va-vite.

Je note et j'annote sera le titre et le sujet de mon gîte.

© Etretat août 2008

 (Notes qui se donnent à  voir) lieu d'exhibition de notes anciennes, récentes ou en cours.

 

2 - J'annote mal quand je suis dans l'excès...

Demain, donc...

Demain.

 

3 - Demain j'anime un atelier autour de mon livre Gagner sa vie

dans un lycée professionnel

Je vais emmener le carnet où j'ai noté le tout début du livre.

D'ailleurs je ne pensais pas à un livre à ce moment-là.

C'était un jour de printemps, à une terrasse de café, je faisais la liste exhaustive

de tous les métiers que j'avais exercés. Ecrire enfin le vrai CV.

Pas celui qui rassure, qui reformule, qui élimine, qui rend la vie étriquée.

Non la liste de tous les boulots exercés depuis l''âge de 17 ans.

Les boulots déclarés, les boulots au black, les boulots 

d'un jour, d'une heure... 

Les bons  boulots, les sales boulots et tous les boulots oubliés. 

Montrer aux élèves, le début de l''histoire...

Quatre ans avant la sortie du livre :

 

 

 © Lyon mars  2002 - Notes qui se donnent à voir

 

4 - Noter ce qui ne s''écrit pas

J''aimerais photographier comme je note, mais sortir l''appareil photo est difficile

Et comment photographier le silence

le silence de ces quinze ados penchés sur  leur feuille de papier,

quinze ados qui écrivent...

qui écrivent qu'ils n'aiment pas écrire pour certains d'entre eux

mais qui écrivent

Noter cela

Photographier cela

Je n'ai pas su.

5 - Le cahier de tous les jours

Celui qui sert à prendre des notes pendant les rendez-vous

Celui qui qui n'est pas destiné au travail littéraire

et pourtant

parfois, des notes (autres) échappent ,s'nscrivent , s'imposent

provoquent l'imaginaire

Aujourd'hui pendant l'atelier

pendant l'écriture silencieuse des têtes baissées,

je note ce qui est devenu mou chez (nous) moi :

mon ventre

ma révolte

ma façon de croquer une pomme

Ventre mou (moi -nous)

Reprendre du poil de la bête . Quelle bête ? - Fatigue

 © Lyon mars  2008 - Notes qui se donnent à voir

6 - La manie des agendas

Depuis 2004, j''achète un agenda  format bible avec une présentation une page/un jour.

Je m'oblige à le remplir tous les jours. Selon les années, je m'impose des consignes très précises

Pour 2008, c''est la lecture quotidienne du journal Libération .

Je peux écrire mais aussi faire des collages, des dessins...

J'en parlerai plus loin.

En 2004, j'avais démarré le projet avec un collectif. Chacun son agenda.

J'envoyais des propositions d'écriture tous les mois. On pouvait les suivre ou pas.

On se retrouvait parfois dans un bar  pour comparer (expérience laborieuse).

La plupart abandonnait au bout de deux mois et surtout pendant les vacances d''été.

Mais 5 ou 6 allaient jusqu''au bout.

J''ai poursuivi le projet collectif jusqu'en 2006. Depuis une  deux  trois personnes au moins a ont continué à tenir

leur son agenda.

Moi également.

 © Lyon mars  2008 - Notes qui se donnent à voir

 6 - L''agenda 2004

Au démarrage du projet collectif Agend'émoi. Je pensais écrire, beaucoup,

mais je me surprends à utiliser des peintures, des encres, des collages.

Je cache ce que j'écris- avec nervosité. 

 J''ai honte de la nudité de l'écriture. Alors je recouvre.

 

 

 

 

 

© Lyon mars  2008 - Notes qui se donnent à voir 

7- De la peau

Et cela me revient, avec obstination.

De moi lacérant ma peau avec une  lame à rasoir;

J'ai treize ans.

J'étouffe. Main sur la bouche. Main sur le sexe.

On me dit de me taire. De garder le secret.

Alors je taillade ma peau.

Aujourd'hui de lointaines cicatrices.

 

© Lyon mars  2008 - Notes qui se donnent à voir 

8 - les fantômes

Au moment de me coucher, j'ai pensé à ces notes. Mes notes.

Insomnie d''abord - Une voix qui me répète que je ne dois pas m'épancher,

mais noter.

Puis le sommeil et les fantômes qui semblaient vouloir sortir

des carnets.

Annote !  Annote, me soufflait le choeur de ma nuit. Comme un refus  :  ah not ! ah not !

Et la voix aussi de Valère Novarina : Je fais des vivants avec des morts...

Et les mots que j'avais inscrits sur les murs de ma chambre, cachés ensuite

avec une image de fleurs - de celles que l'on collait dans les cahiers de souvenirs

(chaque fille avait carnet de la sorte et ses amies écrivaient un poème avec des images

collées. Les garçons qui refusaient le plus souvent ou faisaient n'importe quoi).

Et moi, dans ma chambre,  je cache les mots écrits sur le mur peint

avec une image de fleurs ou peut-être d''ange.

Aujourd'hui, encore la peur que quelqu'un les découvre.

Mes carnets ensuite avec du visible et du caché.

Et il y a aussi que je lis On n''est pas  là pour disparaître d'Olivia Rosenthal.

Ne pas disparaître.

9 - Distraction

Atelier du mardi au Théâtre du 8ème

J''ai donné un temps d''écriture d''1 heure. Silence.

Je reste disponible, griffonne sur mon cahier.

        Je note sur mes notes :

Noter pour garder une distance avec le bavardage du monde.

Regarder ce qu'il donne à voir précisément. Fixer. Isoler. Apprivoiser. Décoder

Puis je me parle. Je me dialogue. Je note marchant vite

Je note pour ne pas subir ce qui m'environne.

Faire mien ce qui s'impose là.

Je mets du silence. Je mets du sens - peut-être.

Parfois je cherche le livre qui va s'écrire. Parfois je ne cherche rien.

Je note pour m'inscrire dans le paysage.

10 - Diluer

Diluer le temps; l'ennui pendant une réunion ou une attente - griffonner, lister ou compter.

Oui - compter - seulement quand l'argent ne manque pas trop

Je n'aime pas que l'on me surprenne à compter.

Un article, une carte de visite ou un gribouillis qui vient recouvrir les chiffres

La honte comme lorsqu'il fallait demander un crédit chez le boulanger

ou chercher dans les poches un reste de monnaie pour acheter de la bière.

11 - Le premier journal

© Amnéville 1975 - Notes qui se donnent à voir 

 

Le tout premier journal à  15 ans, débuté à l'internat. Désagréable à relire maintenant

(non je n'étais pas un génie en herbe).

Mais le souvenir de cette nécessité chaque jour : écrire dans le cahier.

Noter le déroulement de la journée, espérer, pleurer, supplier. Implorer parfois Dieu.

Presser la journée jusqu'à la revivre une deuxième fois.

Changer souvent d'écriture, de stylo. Coller des images. Coller la mèche

de cheveu de la meilleure amie. Décédée d'un cancer l'an dernier. 

Donc les cheveux d'une morte dans mon cahier. Relique.

Quelques journaux ont suivi mais je ne les ai pas gardés. Décevants. Impudiques.

Celui-là parce que le premier.

12 - Le carnet des objets

C''est une vieille dame qui perd la mémoire. Maladie d'Alzheimer. Je lui ai proposé de tenir un carnet.

Un carnet avec l''histoire des objets qu'elle transmettra à sa famille. Quelque chose de simple.

 Juste une trace qui viendrait raconter l''immatériel. L'idée nous plaît. Le plaisir aussi de faire ensemble.

Et à l'avenir, moins de somnolence dans le confortable du canapé.

13 - Les réactions

Deux amies écrivains réagissent à mes notes. L'une trouve intéressante la mise en avant de la papeterie.

Le terme m'amuse. Minimise peut-être l'importance que je donne à cette activité.

L'autre me raconte ne jamais conserver aucun brouillon, aucune trace de l'avant travail.

Juste le livre publié.

C''est étonnant pour moi qui ai  toujours besoin de mettre le dedans dehors.  J'aime m'entourer de ces traces

même si je ne les sacralise pas. Cela m'aide à réfléchir,  à avancer. J'ai besoin de ce désordre pour créer.

Le retour à l'ordre ce fait dans le livre.  

 14 - Libération

Depuis le 1er janvier 2008, je tiens un agenda lié à ma lecture quotidienne de Libération.

Réflexion sur  l'actualité, transformation de la matière, agacements, photos...

Contraignant et amusant. Instructif aussi. Avec toujours ma nécessité de faire vite.

Ne jamais parvenir à être méticuleuse. En même temps je ne veux pas faire une oeuvre d''art.

Saisir l'instant. Faire du croquis littéraire.

" Ici depuis 1 h je tente d''insérer une image. Et cet agacement de ne pas savoir si c''est l''outil ou moi qui défaille.

Recommencer plus tard puis appeler au secours"

 

 

 

 © Lyon 2008 - Notes qui se donnent à voir 

1976 - je suis en internat et j'ai 16 ans. Libération est interdit dans mon Lycée. D'abord je le  lis

pour faire comme les autres (avoir l'air cool). Puis je m'habitue et  l'achète presque

tous les jours. Je ne me souviens pas avec quel argent,  je n'en avais aucun.

Le peu d'argent de poche consenti par les parents passe dans les cigarettes.

Au début je confonds Libération avec le Libertaire. Tout cet univers politisé

m'est totalement étranger.Libération nomme le monde dans lequel je vis.

En ce début d'année, j'ai eu envie de m'intéresser à lui comme à un vieux compagnon de route.

J'ai vieilli, il a beaucoup changé. Mais quelque chose reste, même si je me suis jurée

plus d'une fois de ne plus l'acheter. Mais voilà. Attachée.

Donc chaque jour,  je remplis une page de mon agenda,

en lien avec le Libé du jour.

 

15 - Noter ses rêves

Quelques tentatives de noter le vécu de la nuit, et les relisant il y a peu, 

j'ai revécu presque chaque rêve. Désagréable sensation.

Je n'aime pas lire les rêves des écrivains. Rien de plus ennuyeux pour moi.

Fictions mal fichues qui ne peuvent prendre de l'épaisseur que dans l'inconscient.

De toute façon pas de rêves cette nuit. Pas de profond sommeil.

Traversée par les propos d'un ami, A. qui lit régulièrement ces notes.

Il me raconte sa relation à la photo qui lui permet de poser un regard différent

- de prendre note visuellement - et comment cela vient nourrir son écriture.

Il m'écrit comme l'on pense à voix haute.

Je continue toute la nuit la conversation, sans lui.

Je n'arrive pas à lâcher ce qu'il m'a écrit.

Je patine comme mon ordinateur certains jours.

Au matin, me revient la phrase d'une petite fille me regardant remplir un agenda :

Pourquoi tu fais ça ? Et j'ai envie de demander à A. : pourquoi tu fais ça ?

Pourquoi avons-nous besoin de faire ça ?


(et puis rien)

Pas d'écriture. Ni sur le carnet, ni sur l'écran. Epaisse absence qui fait peur.

Faire n'est pas possible. Vouloir que ça revienne.


© Lyon 2008 - Notes qui se donnent à voir


Se réjouir des réactions.  De la relation de chacun avec ses notes.

Se nourrir des autres. Se laisser soi en jachère.

Quelques temps.

Ne pas forcer.

Rester longtemps devant la fenêtre.

Le ciel est une fiction.

16 - Les notes des autres

S'intéresser à cela, aux notes des autres et à ce qu'ils disent des miennes.

Celui qui répond que des notes, il en rédige lui-même depuis dix ans !

Et me laisse à la porte.

Celle qui écrit  qu'elle finit par perdre ses carnets et ses feuilles volantes.

Que ces notes sont moches, pleines de ratures, sales.

Bref que cela se passe mal .

 

De l'écriture par le carnet -Michel Deguy

"Je travaille en carnets.

Tout ça commence par le carnet. Incipit lamentatio [...]

Mais comme souvent je remise le carnet en cours avant son épuisement  [...]

Je répète le mot, il devient étrange : « car-net ». Quart-net. Carné, incarné,

encornet. Carne, hé ! Kar-Nê. Car niais ; où est mon carnet?"

Et j'écris sur mon propre carnet : relire Deguy.

(Et puis rien bis)

Je me regarde écrire - mauvais !

tendinite à la main droite qui vient ajouter à la difficulté

dire que cela ne va pas.

Je gribouille. Je mets au bleu

ça fait joli, je déteste.




J'enregistre tout de même

17  - agenda libération bis

Donc chaque jour une page avec ou sur Libération,

dont un inventaire "sexiste" que je réitère régulièrement  :

la place faite aux hommes et aux femmes dans le journal.

Cela a le chic d'agacer certains à qui j'en parle :

tu veux prouver quoi ?

Je ne prouve pas. Je note... je note.

Ainsi le 6 mars , je note le nombre de photos signées

par des hommes ou des femmes, ou encore la constitution de

l'ours, etc...

exemple

Gérance H + H

Présidence : H

Direction Générale : H

Direction rédaction : H

Délégation rédaction : H

Direction adjointe : H

Rédaction en chef : F+ F+ F + H + H

Rédaction adjointe : F + F + H + H + H + H + H + H + H

Direction administrative : F

Direction commerciale : H

Direction du développement : H

Direction publicitaire : F

D'autres jours photographier comme l'on note : vite, sans réfléchir


© Lyon 2008 - Notes qui se donnent à voir

18 - pas de notes sur la nature

Quand je pars en randonnée, je n'emporte pas de carnets.

Inutile

Je ne note pas. Je n'en ai pas envie

Je ne ressens pas des mots.

Je me concentre sur l'effort et la sensation physique de la nature.

Ce que je vois est comme trop immense à mes yeux.

Je ne peux que laisser mon corps être traversé.

C'est assez difficile à expliquer.

D'ailleurs je ne sais pas décrire un paysage.

L'impossibilité de mettre ce monde-là en pensée.

Même les photos que je prends sont banales.

Anecdotiques.

C'est beau comme sur un tableau est la phrase que j'utilise pour nommer mon incapacité

et j'arrive à en sourire.

19 - j'aurais pu noter

Que la fugue d'un enfant vous laisse dans un désarroi total

Que l'affolement assèche mes mots.

J'aurais pu cerner ma peur avec quelques adjectifs

J'aurais pu noter que je pensais à un  livre avec pour titre Mettre au monde

J'aurais pu noter la visite à Medi et Nassera au centre de rétention de Satolas

J'aurais pu noter mon émotion à entendre le cri strident des oiseaux matinaux. 

Oiseaux que je ne sais pas nommer

J'aurais noté mon étonnement que plusieurs jeunes de 15 ans souhaitaient être placés.

J'aurais pu noter la crasse du commissariat et l'impuissance d'un flic face à des parents angoissés.

 Et ces mots qu'il ose dans le commissariat :

on vous ment sur ce qui se passe chez les flics.

J'aurais pu noter, noter, noter dans l'étrange dilatation du temps de l'attente.

Mais je n'avais plus les mots.

Seulement des numéros de téléphone avec des noms à côté.

Et j'ai appelé. Appelé. Appelé. Je voulais arracher la présence d'un enfant

à l'indifférence des répondeurs.

© Lyon 2008 - Notes qui se donnent à voir

20 - Notes égarées

Beaucoup de livres encore en cartons dans le garage.

Du coup je sais les livres qui me manquent vraiment.

Même si un des cartons étaient intitulés : en cas d'urgence, avec les préférés.

Toujours il manque un livre.

Depuis une semaine je cherche Peau d'ours d'Henri Calet.

Un carnet qu'il tient la dernière année de sa vie. Il se sait malade du coeur.

Il sait qu'il va mourir bientôt.

Fragiles notes sur la vie qui va et s'en va.

Découverte de son très jeune fils.

Et je me souviens avoir pleuré beaucoup à la dernière note.

Il ne sait pas que c'est la dernière. Moi, oui.

Je voulais la relire. Je sais qu'elle a été rédigée un 14 juillet.

Mais j'ai oublié le propos.

Alors descente au garage, cartons éventrés, livres éparpillés.

Rien.

Certainement que le livre a été prêté ou égaré dans un mauvais carton.

21 - Noter et oublier

Je note beaucoup. Sur agenda, carnet et cahier. Sur des bouts de papier

quand je n'ai rien d'autre.

Je relis peu mes notes.

Je ne relis que celles dont  je me souviens.

J'aime les recouvrir d'encres ou de feutres.

J'aime beaucoup jouer avec du blanc correcteur.

Je note ce que je sais déjà.

Parfois je note sur mon téléphone et m'envoie des textos.

22 - J'ai noté

Comme pour le gîte, mon cahier de tous les jours se finit.

Je le parcours et note ici des extraits de ce que j'ai noté depuis quelques mois  :

Créer un groupe révolutionnaire caché (réunion du 23 février) - on veut de la poésie.

wwww.agessa.org

Deux flics surveillent et moi je note. Perben sous l'affiche d'une otage se fait prendre en photo.

Je nous cherche - salle d'attente du bureau des infractions des TCL.

Je note mon étonnement qu'une classe de BEP présente sa formation ainsi :

on cherche le chef de l'atelier, on cherche le balai, on balaie l'atelier, on range le balai...

8 mars : union contre l'immigration jetable.

Je fais toutes les semaines une liste des choses à faire et je les barre au fur et à mesure.

J'ai noté : je suis de la plaine et du fond des mines. Moi et le monde, lire Paul Valet.

Relire Elfriede Jelinek, Daniel Bouvet (Direct). Faire écrire avec des infinitifs.

J'ai noté : téléphoner Agessa. Avaloir, acompte, déclaration d'existence.

J'ai noté : téléphoner secrétariat Jean Perrin, Renée, Agessa, Nadine, Politique de la Ville, NTH8,

Espace Pandora, Trajet spectacle.

J'ai noté :  s'approprier, prendre en compte, arrêter, fixer, encadrer, détacher, opter pour, graver, recevoir,

poursuivre l'élan, vérifier.

J'ai noté : l'enfant durcit son regard. L'aube déplace les chants d'espoir. Les guerriers ébranlent les frontières

TREMBLEMENTS DU MONDE.

J'ai noté  : la Ronde de nuit, 18h CNP Bellecour - Faire mail librairie Zadig -

Puisqu'il le faut bien, faire sa journée (défaire ?)- Acheter mini aspirateur et appareil photo.

J'en rêvais d'être là (et je ne me souviens pas du tout où j'étais). 

J'ai noté: téléphoner à Agessa et à école Vizille (demander le virement).

Aucun enfant ne peut grandir sans rêver. Le prix d'une vie ? Qui ferme les yeux. Vouloir être quelqu'un de bien.

La phrase d'Aimé Césaire : Je plie la langue française pour lui faire dire ce que j'ai à dire.

Ecrire Presque 8 ans.

J'ai noté tous les numéros de téléphone des amis de la petite fugueuse et de leurs parents.

Le numéro de téléphone des flics,

de la maison des adolescents, de l'école des parents....

J'ai noté : enfant, parent, maternité ça commence où ? Comment parler de ses enfants sans les décevoir.

Sans hypothéquer leur avenir ?

Mettre au monde.

Le ciel était large comme une promesse.

Il ne suffit pas de fermer les yeux pour que le monde disparaisse.

Devancement d'appel ?

J'ai noté les dimensions de la porte du studio rue Audran. Faire le bilan maison des passages.

Au centre de Rétention, Nassera Sélima tremblait de toute sa maigreur craintive.

La vie se termine en queue de poisson.

Lire Péguy. Se rendre à Tel'Aviv.

Téléphoner Agessa. Dessiner les traces du crayon.

Acheter cahier.

23 - Envie de masques

Dans le cahier j'ai dessiné des masques. De la couleur.

Envie de couleur. Laisser les mots un peu à distance.

Corrections des épreuves d'Une femme Allemande et de Boire - éprouvantes.

Alors des couleurs. Du dessin.



© Lyon 2008 - Notes qui se donnent à voir

 

24 - Corriger

Corriger les épreuves. Le vocabulaire est à  la hauteur de la situation.

Deux livres à relire et à vérifier ce mois-ci. Faire face aux annotations des correctrices

et garder la bonne distance. Ne pas se laisser envahir par la tristesse d'avoir encore raté

la dictée sans fautes. Ne pas se mettre en colère quand la correction proposée

est trop subjective. Surtout garder la globalité du livre face à une proposition purement grammaticale.

Principalement avec les virgules. Je mets des virgules à contre-temps. Quand je suis dans la

rédaction du livre, je sais pourquoi. Face aux propositions de la correctrice je perds le rythme

et ne sais plus ce qui me va. Je n'entends plus la "musique" du livre. Des yeux, une pensée, une main

se sont introduits dans mon texte et je dois rester maître à bord. Pas facile.



Ce n'est pas très lisible, mais on peut lire de la part de la correctrice :

- le nombre d'heures de relecture : 6h30
- le coût 80 euros (mal payé)
- rechercher l'orthographe de lèche-cul
- un à  à remplacer par un de
- un vu au stylo rouge
- un ok au feutre bleu de ma part
- et deux numéros de page avec deux noms propre à vérifier.

25 - dernière(s)

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Accepter d'écrire avec l'oubli

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