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Fabienne Swiatly
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_Notes pour cesser de boire * décembre 2001

Une fois par semaine il s'achète une bouteille de Côte du Rhône qu'il vide en regardant la télé. A la maison, il est le seul à boire du rouge.

Ivre, il s'endort dans un champ et se réveille avec un terrible coup de soleil sur le visage.

Quand il a bu, il chante une histoire de général qui pète et cela le fait beaucoup rire, pas ma mère.

Pour fêter l'an deux mille, il a caché une bouteille de vodka russe dans la cave, il meurt en 98.

Elle boit de la bière Kronenbourg en bouteille d'un litre, du rhum Négrita, de la liqueur de noisette en bouteille de 30 cl et du vin cuit Vabé. En collectionnant les bouchons on peut gagner une bouteille gratuite.

Elle dit ne pas pouvoir s'endormir si elle ne boit pas.

Sa table de nuit est collante de bière renversée. Elle vomit plusieurs fois par jour.

Je ne l'ai jamais vu saoule.

6 bouteilles de bière dans les sacoches du mini vélo, 4 autres dans le panier accroché au guidon. J'ai peur de tomber.

Je ne sais plus quelle année elle a cessé de boire du jour au lendemain.

Il rentre souvent ivre. Un jour il se chie dessus et je dois le nettoyer. Aujourd'hui il est abstinent.

Il disait : sans l'alcool, je suis incapable de draguer une fille.

Lors d'une hospitalisation, je lui apporte des packs de bières qu'il cache sous ses serviettes de toilette.

Quand il boit ses yeux s'arrondissent, ses lèvres s'affinent. Il parle en bavant légèrement. Il dit : si t'étais pas ma soeur, je te sauterais bien.
On lui a enlevé la moitié de son estomac.

Le jour de mon mariage, elle ouvre le coffre de sa voiture et boit du Pernod à même la bouteille se croyant à l'abri des regards.

Elle dit boire du Pernod pour mieux digérer.

Depuis l'âge de 14 ans, elle boit au moins dix canettes de bières par jour, tous les jours. Elle a 33 ans.

A 13 ans, je bois ma première bière et pour la première fois je ne m'ennuie pas avec ma famille.

Quelqu'un dit : tiens t'as le droit de boire maintenant ?

J'apprends à décapsuler les canettes de bière avec une cuillère ou un briquet.

Je fréquente un bar, on m'y sert des pastis grenadine sans se soucier de mon âge.

A l'internat, je bois du pastis pur avec des copines. Le lendemain, au petit-déjeuner, je suis encore ivre.

Avec l'argent récolté en faisant la manche on achète des bouteilles de bière au Monoprix qu'on boit à même le goulot à peine sortis du magasin.

Je mélange de plus en plus souvent de l'alcool et les médicaments.

Je bois en famille. J'en fais partie.

Dans un bar j'entends dire : Un homme qui boit c'est moche, mais une femme c'est pire.

J'apprends à négocier avec l'alcool.

Boire du vin blanc pour éviter les taches de tanin sur les dents.

Boire vite pour accélérer l'ivresse.

Ne pas aimer la bière fraîche qui ne peut pas se boire vite.

Ne pas aimer les alcools trop sucrés qui écoeurent avant d'enivrer.

Garder la première gorgée de whisky longtemps dans la bouche pour endolorir la langue. Insouciance des glaçons dans le whisky onctueux.

Je bois et il ne se passe rien.

Le problème c'est toujours l'avant dernier verre.

Puis le corps s'alourdit et il ne se passe vraiment plus rien.

Vomir le soir même ou le lendemain. Avaler en attendant.

Je m'accroupis devant les toilettes, le trou des WC me fait peur. Je m'oblige à vomir, deux doigts au fond de la gorge.

Etre bourrée de remords.

Ne pas boire le dimanche.

Je me réjouis quand quelqu'un d'autre propose tôt dans la journée : et si on prenait l'apéro ?

Chez les amis, je fais stop avec la main alors que le verre est déjà plein.

Je me force à manger pour ne pas être malade trop vite.

Et il y a les enfants.

Dans les fêtes, j'apporte une bouteille de gin que je cache sous une table. Je laisse la sangria aux autres.

Danser, transpirer, s'enivrer aussi de la proximité du corps des hommes. Regretter le lendemain..

Supporter de moins en moins.

Rentrer à pied, en pleine nuit, vêtue d'une petite robe. Donner des coups de pieds aux bagnoles. La rue est en pente, je la connais bien, pourtant je me soutiens au mur de peur de tomber.

Des amis me photographient, endormie lourdement sur leur canapé du salon. Je porte une jupe très courte. Vin blanc, vin rouge et alcool de poire.

On a choisi le petit cimetière pour une balade digestive. Je m'écroule dans le gravier et gémis : je ne veux pas mourir.

Passer une nuit en cellule de dégrisement, la robe tachée par le sang des règles.

S'affaler place Bellecour et trouer ses collants.

Les premiers verres de whisky ? La montée, comme un orgasme. Que du plaisir ! Après... bien sûr.

Sucer un bonbon, saisir la rampe, redresser la nuque, espérer que cela ne se voit pas.

Etre la seule à boire à table. Une bouteille par repas.

Repérer le ou les collègue(s) qui ...

Regarder l'horloge : 10h 30. Trop tôt.

Vomir sur le siège de la voiture d'un copain.

Boire un verre où l'on vient de mélanger par inadvertance du champagne et du vin blanc. Le boire tout de même

Dire non et le regretter.

Pourtant ce moment-là c'est si bien : après le premier verre avant l'occupation.

Vérifier qu'il y ait toujours quelque chose à boire à la maison.

Se cacher pour boire.

Boire et téléphoner. Jamais, non jamais, boire et écrire.

Une journée pour se remettre des excès.

Je m'entends dire : tu bois trop.

Dire pour la première fois à son médecin : j'ai un problème avec l'alcool.

Elle répond à mon inventaire : c'est pas énorme. Elle a l'air fatigué. Elle me donne à lire le même document que l'an dernier. Je ne lui ai pas dit que j'étais déjà venue.

Arrêter de boire et se remettre à fumer.

Arrêter de fumer.

Ne plus boire de bière à même la bouteille. Faire mousser dans le verre.

Boire moins, boire quand même.

Faire de nombreuses analyses de sang, une échographie du pancréas, s'entendre dire : il y va de votre vie.

Prendre des notes pour cesser de boire.





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